Après des années de diminution, le Japon renoue avec un triste record : en octobre dernier le nombre de décès dus à des suicides est remonté : 2153 suicides en un seul mois, c’est plus que le nombre total de morts dus à la pandémie de Covid-19 cette année au Japon, 2087 officiellement.
Il faut remonter à plus de 4 ans dans les statistiques pour retrouver des valeurs aussi élevées. Depuis une décennie, le nombre de suicide dans ce pays baisse. Il était descendu à 1400 par mois fin 2017. Et la pandémie n’est pas pour rien dans cette hausse soudaine.
Selon les experts consultés par CNN, le chômage massif, l’isolement social et l’anxiété frappent durement. Le Japon n’a pas (encore) connu de confinement strict comme en Europe ou en Amérique du Nord. La pandémie a frappé moins qu’ailleurs.
Le Japon est aussi une des seules grandes économies mondiales à publier des statistiques récentes. Elle le fait depuis 1978. L’étude de ces statistiques pourrait aider à prévoir l’impact de la pandémie sur les autres nations et dessiner quels sont les groupes à risque.
- Un lourd tribut payé par les femmes
Avec le taux de suicide parmi les plus élevés du globe, la santé mentale au Japon est suivie de près. Un taux de décès par suicide de 18,5 pour 100.000, c’est près de deux fois la moyenne mondiale (10,6 par 100.000).
Les causes sont complexes. Longs horaires de travail, pression scolaire, isolement social et stigmatisation culturelle des problèmes de santé mentale sont souvent cités.
Mais cette année, la pandémie a, semble-t-il, inversé la tendance baissière observée depuis près de 10 ans. La hausse affecte particulièrement les femmes. Même si elles représentent une faible proportion des suicides, l’augmentation dans leur catégorie est de 83% en un an. L’augmentation chez les hommes est de 22%...
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